miércoles, 23 de mayo de 2012

La zone euro veut garder la Grèce mais se prépare à son éventuelle sortie

Le Monde.fr avec AFP et Reuters |  • Mis à jour le 
"Nous voulons que la Grèce reste dans la zone euro et respecte ses engagements", a déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy (à d.) en lisant un texte au nom des Vingt-Sept.
Les Européens ont réaffirmé, à l'issue d'un sommet informel à Bruxelles, vouloirgarder la Grèce au sein de la zone euro, mais ils commencent malgré tout à réfléchir aux mesures à prendre si une sortie d'Athènes devenait inéluctable."Nous voulons que la Grèce reste dans la zone euro et respecte ses engagements", a déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy en lisant un texte au nom des Vingt-Sept.
Toujours sur une ligne de fermeté vis-à-vis d'Athènes, la chancelière allemande,Angela Merkel, a mis son grain de sel en affirmant que le respect des engagements, notamment la réduction des déficits et les réformes structurelles, étaient un "préalable" au maintien dans la monnaie unique.
REDONNER CONFIANCE AUX GRECS
En vue des nouvelles élections législatives du 17 juin en Grèce, censées sortir le pays de l'impasse politique alors qu'il n'a pas réussi après le scrutin du 6 mai à sedoter d'un gouvernement, les Européens ont fait un geste pour donner "confiance"aux "électeurs grecs", selon les termes du président français, François Hollande. Ils ont ainsi proposé d'utiliser les fonds structurels européens pour aider la Grèce. Le chef de l'Etat français a même "plaidé" pour que ces fonds "puissent être rapidement mobilisés" pour soutenir la croissance grecque "dans un délai très court".
Mais parallèlement, sans vouloir l'évoquer publiquement, les Européens se préparent au pire, afin de ne pas être pris de court au cas où il deviendrait réalité. Lors d'une session lundi de l'Euro Working Group, qui réunit des hauts fonctionnaires des Etats membres de la zone euro, la nécessité de préparer des plans nationaux en cas de sortie de la Grèce de la monnaie unique a été évoquée, a déclaré mercredi un diplomate européen. "On a dit : chacun de vous doit y réfléchir, et dans un deuxième temps il y aura une coordination de ce que chacun doit faire au niveau européen", a-t-il affirmé. Cette information a contribué à la forte chute des marchés financiers mercredi.
VERS UNE SORTIE DE LA GRÈCE DE LA ZONE EURO ?
Le ministère grec des finances a démenti "catégoriquement". Les dirigeants européens n'ont "pas eu de discussion" à ce sujet lors du sommet de Bruxelles, a insisté le premier ministre grec, Panagiotis Pikrammenos, à l'issue du dîner. C'est pourtant son prédécesseur Lucas Papademos qui avait allumé la mèche en n'excluant pas, dans le Wall Street Journal de mercredi, "que des préparatifs soient en cours pour contenir les conséquences potentielles d'une sortie grecque de la zone euro".
Dans la nuit, François Hollande, tout en niant avoir connaissance de tels plans concernant la France, a reconnu à demi-mot l'existence de certains préparatifs."Je ne dis pas qu'il n'y a pas de travaux, visiblement il y a eu une information selon laquelle il y avait un certain nombre de simulations qui pouvaient exister", a-t-il dit à la presse. "Mais si je me mettais publiquement à parler de l'hypothèse de la sortie de la Grèce ça voudrait dire que nous aurions déjà envoyé un signal, un signal aux Grecs et un signal aux marchés", a-t-il ajouté.
LES EURO-OBLIGATIONS S'IMPOSENT DANS LE DÉBAT EUROPÉEN
Le président français a réussi à imposer par ailleurs  le sujet des euro-obligations dans le débat européen sur la croissance au cours du sommet informel de l'UE, en dépit des réticences de la chancelière allemande. M. Hollande était arrivé à Bruxelles avec la ferme intention de promouvoir la création de ces euro-obligations, ou eurobonds, une forme de mutualisation des dettes au sein de la zone euro.
Mme Merkel a semblé balayer d'un revers de manche cet instrument défendu de longue date par la Commission européenne en affirmant que "les euro-obligations ne sont pas une contribution à la croissance". Une position partagée par laFinlande, les Pays-Bas ou encore la Suède, pour qui ces eurobonds n'inciteraient pas les pays fragiles à la vertu budgétaire. Mais M. Hollande a insisté et réclamé que "la perspective" des euro-obligations soit "inscrite" au menu de l'Union européenne en vue du sommet des 28 et 29 juin.
Il a pu s'appuyer sur de nombreux soutiens, à commencer par celui de la Commission européenne, qui avait été la première à promouvoir cette idée, mais aussi celui du président du conseil italien, Mario Monti. L'OCDE et la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, étaient entrés dans le débat mardi, suggérant que les euro-obligations puissent bénéficier à la zone euro en crise. A l'issue du sommet, Mme Merkel est restée sur sa position mais a jugé que le débat sur la question avait été "très équilibré".

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